Saint-Jacut doit son nom à un moine venu d'Outre-Manche au Vème siècle, appelé Jacut ou Jagu.
Il fait partie de ces moines venus évangéliser notre région, avec , entre autres, Guénolé, son frère.
Il est le fondateur d'une abbaye à Saint-Jacut. de la Mer dans les Côtes d'Armor. Pour éviter toute confusion, on a ajouté « les Pins » depuis 1955 à Saint-Jacut du Morbihan en faisant référence à la superficie importante de résineux sur le territoire de la commune.
Jacut, Jagu sont les formes bretonnes de l'hébreu Jacobus, Jacques.
Les Vénètes puis les Romains occupent ce territoire le long de la grande voie Rieux-Vannes.
Au haut Moyen Âge, les Bretons fondent plusieurs villages, Bodnaga, Bréhadou...
Les terres dépendent alors de la seigneurie de Rieux et se nomment la Guidemais, Bodéan, Rédillac ou Calléon.
Située en plein pays chouan, la paroisse subit les contrecoups de la Révolution.
Les terres de Saint- Jacut dépendaient autrefois de la seigneurie de Rieux et les habitants allaient à la messe à Allaire ou à Peillac.
Les Venètes puis les Romains ont occupé longuement ce territoire. C'est pourquoi on trouve encore aujourd'hui beaucoup de vestiges romains : la voie romaine, en particulier.
Puis sont venus les Bretons qui ont donné leur nom au pays : la Bretagne .
Mais les Normands aussi ont envahi le territoire et ce furent des guerres incessantes. Pour leur échapper, les moines de Saint-Jacut-de-la-Mer s'empressèrent de gagner l'intérieur de la Bretagne, emportant avec eux ce qu'ils avaient de plus précieux : les reliques de leurs saints.
C'est ainsi qu'ils déposèrent à la paroisse qui portait déjà le nom de leur saint patron, les os des bras de Saint Jacut. C'est cette translation des reliques que toutes les églises dédiées à Saint Jacut, fêtent le 5 juillet
Pendant des siècles, la foi a prospéré dans toute la Bretagne. Mais les contrecoups de la Révolution se sont fait sentir durement, suscitant beaucoup d'héroïsme pour défendre la religion catholique qui était fortement combattue.
Par exemple, Angélique Le Sourd, née à Saint-Jacut en 1767 , et vivant donc à cette période troublée, a fait tout ce qu'elle a pu pour aider les prêtres qui étaient pourchassés et persécutés, pour secourir les pauvres et les malheureux, pour instruire les enfants.
C'est ainsi, qu'avec trois amies, elle a fondé la Congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur., connue aussi sous le nom de Soeurs de Saint-Jacut.
Angélique prend l'habit religieux en 1828 et son oeuvre s'étend bientôt au monde entier, Angleterre, États-Unis, Canada, Pérou et Afrique.
Elle décède 1e 16 novembre 1835 et fait l'objet d'une véritable vénération dans la commune. .
Pendant ce temps, la lutte continuait et la spoliation des biens de l'Eglise.
Mais la société civile s'organisait aussi.
Le 29 décembre 1792 , le dernier baptême est inscrit sur le registre des naissances de Saint-Jacut par M. Pucelle. <
Tenus jusqu'à cette date par l'Eglise, les registres des naissances le seront désormais par un officier municipal.
En effet, les " communes révolutionnaires " avaient vu le jour le 14 décembre 1789 . Par décret impérial du 30 décembre 1809 , fut créé le Conseil de Fafrique, organisme destiné à restreindre l'indépendance de l'Eglise dans l'administration de ses biens.
Mais les années passent et, la paix revenue, c'est ce Conseil de Fabrique qui décide la construction d'une nouvelle église, l'ancienne étant devenue trop petite.
Des prêtres zélés s'étaient dévoués tout au long de ces années et la population chrétienne avait grandi.
C'est pourquoi une nouvelle église fut construite et, le 28 juin 1881, Mgr Bécel vint bénir le bel édifice dédié à Saint Jacut.
Il contient toujours les reliques du Saint qui furent astucieusement cachées par Angélique Le Sourd, pendant les persécutions.
L'année suivante était érigé le Chemin de Croix avec des personnages sculptés. Il était béni le 7 février 1882 .
Le clocher a été ajouté en 1904 en pleine nouvelle tourmente qui aboutira à la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Dans les années 1900 , en effet, voici d'autres combats, cette fois-ci pour la laïcisation des écoles .
La loi de 1901 sur les associations, bien connue, obligea les Congrégations, donc celle de Saint-Jacut, à demander l'autorisation d'exister, sous peine d'être dissoutes.
La Paroisse a vu bien d'autres combats, notamment pendant la Guerre 39-45 mais aussi beaucoup de joies comme le passage de N.D. de Boulogne en 1942 et surtout, comme dans la France entière, l'extraordinaire explosion des mouvements d'Action Catholique pendant les années qui ont suivi.
Ces Mouvements ont formé des générations de chrétiens solides, ouverts et généreux que l'on retrouve dans tous les rouages de l'Eglise actuelle.
Maison-Mère des Soeurs du SacréCoeur
La Maison-Mère des Soeurs du Sacré-Coeur se trouve au centre du bourg. L'extension de cette Congrégation a rendu nécessaire l'agrandisement et la modernisation des locaux A la fin du XVIII° siècle.
La dévotion au Sacré Cœur sera la grande dévotion des catholiques fidèles face à la Révolution, où l'image du Sacré Cœur servira de signe de ralliement aux paysans de l'Ouest soulevés pour défendre leur liberté religieuse.
La tourmente révolutionnaire étant passée, le XIX° siècle verra la multiplication des Instituts religieux créés pour répondre aux besoins de l'Eglise, après la destruction des anciens Ordres.
Innombrables seront alors ceux qui seront placés sous le patronage du Sacré Cœur, et l'on comptera jusqu'à 150 familles religieuses de droit pontifical placés sous sa protection.
Le spectacle quotidien des ruines morales et spirituelles accumulées par la Révolutions française de 1789 fit germer dans le cœur d’une femme Angélique Le Sourd, le désir de consacrer sa vie à y porter remède, en aidant les prêtres à ranimer la foi et restaurer les mœurs.
C’est ainsi que le 25 avril 1816 elle décide avec trois compagnes d’habiter ensemble à Saint-Jacut-les-Pins, petite bourgade du Morbihan, pour être plus à même de faire le bien autour d’elles en mettant en commun leurs ressources et leurs aptitudes.
Ainsi est née la Congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus. .
Fondation : le 25 avril 1816 par Angélique Le Sourd à Saint-Jacut (Morbihan). Devenue de droit pontifical en 1957.
Dès les débuts, les sœurs se dévouèrent dans l’éducation, le soin des malades, le service de l’Église locale, et l’écoute de toutes les détresses.
Aujourd’hui, face aux nouvelles misères du monde, tout en continuant les œuvres des débuts, elles essaient d’être présentes et de cheminer avec ceux et celles qui, trop souvent, sont laissés pour compte dans nos sociétés où l’efficacité est souvent premier critère.
Que ce soit dans les postes de mission, au cœur ou aux périphéries des grandes villes, dans les campagnes, la Sœur du Sacré-Cœur veut rester fidèle à ses origines et au charisme de la fondatrice.
Objet/Activités : suivre le Christ par la profession des conseils évangéliques, et manifester à tous, spécialement aux pauvres, la tendresse et la miséricorde du Père révélées en Jésus, se dévouer au service de ses frères dans l'humilité, la simplicité et la disponibilité, par l'éducation, le service des malades et les activités pastorales et sociales.
Sa mission est étendue aujourd'hui aux pays en voie de développement.
Effectif : près d'un millier de membres.
Présence en Europe (France, Angleterre, Irlande), et aux Etats-Unis, Canada, Mexique, Pérou, Madagascar, Nord-Cameroun, Tchad, et Papouasie - Nlle Guinée.
Adresses : Maison généralice : 8 villa des Otages - 85 rue Haxo - 75020 Paris Tél.: 01.43.64.30.49 Maison mère : 56220 Saint-Jacut-les-Pins Tél.: 02.99.91.23.44
Maison provinciale : même adresse Tél.: 02.99.91.21.55
Entrée de la Maison-Mère à St Jacut
Chapelle du Pont d'Arz
Cette chapelle du XVème siècle doit son nom à la rivière qui traverse la prairie à quelques mètres au nord.
Comme beaucoup de chapelles du pays, elle possède un clocheton carré en ardoises au milieu de son toit.
L'édifice présente de petits contreforts simples et des portes à cintre brisé.
En période de sécheresse, les fidèles viennent en procession invoquer Notre-Dame du Pont d'Arz pour obtenir la pluie;
On peut y voir une statue du XVème siècle, représentant une Vierge à l'Enfant. Cette Vierge, très vénérée dans la contrée, a fait l'objet d'une grande dévotion de la part d'Angélique Le Sourd, fondatrice des Soeurs du Sacré-Coeur de Jésus.
Elle porte l'enfant sur le bras gauche. Celui-ci pose sa main droite sur le haut de la robe de sa Mère. La longue chevelure, le sourire retenu de Marie, qui contraste avec celui plus prononcé de l'Enfant, les plis des vêtements à peine accentuéset le discret déhanchement de la Vierge donnent à l'ensemble une impression familière d'équilibre.
Cette statue fait toujours partie du patrimoine spirituel de la Congrégation.
Chapelle Sainte Madeleine
Cette chapelle du XVIème siècle, a été remaniée et restaurée au XVIIIème siècle. Elle s'orne d'un clocheton traditionnel au milieu du toit.
Sur la façade sud, à l'extrémité est, se trouve une ouverture de style classique, avec un fronton triangulaire.
Le centre du fronton est orné d'un soleil rayonnant et d'une date : 1720
Chapelle St Barnabé
Cette chapelle du XVIIIème siècle, a un clocheton du toit décalé vers l'ouest. lle est dédiée à Saint Barbabé, martyr du Ier siècle, invoqué ici, comme partout en Bretagne, contre la grêle.
Doyenné d'Allaire - Presbytère Rue Saint-Hilaire - 56350 ALLAIRE
Tél : 02 99 71 91 05